Un mythe à démystifier
Vous souffrez d’allergies saisonnières, mais vous aimez aussi les fleurs? Cet article est pour vous! On voit souvent à la télévision, sur internet et dans les magazines, des publicités de médicaments contre les allergies montrant un jardin fleuri, un bouquet de fleurs ou des graines de pissenlits avec une personne souffrant visiblement d’un quelconque symptôme des voies respiratoires des plus désagréables. Sottises!
Saviez-vous que le pollen des fleurs visibles et colorées n’est que très rarement associé aux allergies? Que les graines de pissenlits, aussi chatouilleuses pour le nez qu’elles en ont l’air, ne sont guère responsables de vos éternuements saisonniers? Sachez plutôt ceci : en général, seuls les pollens de certaines plantes pollinisées par le vent sont responsables de causer des symptômes d’allergies respiratoires. Au Québec, les principales plantes connues pour causer le rhume des foins sont l’herbe à poux, les chénopodes, les orties, les armoises, les amarantes, certains arbres feuillus (ormes, bouleaux, peupliers, chênes, caryers, érables, saules, frênes).
Les fleurs colorées peu allergènes
Les fleurs voyantes, comme les roses, les tulipes et les marguerites, ne sont pas reconnues comme étant des sources importantes de pollen allergène, même si on retrouve à l’occasion le pollen de certaines espèces en petites quantités dans l’atmosphère. La raison est simple : le pollen des fleurs portant des pétales développées et colorées est normalement trop lourd pour être aéroporté (transporté dans l’air). Ces fleurs se font une beauté pour séduire les insectes pollinisateurs. Ces derniers, comme les nombreuses espèces d’abeilles, sont attirés par les couleurs et les motifs des fleurs et s’y posent pour en extraire de la nourriture : le nectar et le pollen. Le nectar est une source d’énergie et le pollen constitue l’apport en protéines pour les jeunes abeilles. Si ce pollen était assez léger pour être diffusé à profusion dans l’air, les abeilles auraient bien du mal à le récolter!
Des fleurs faussement accusées
Vous avez peut-être déjà entendu dire que si on est allergique au pollen de l’herbe à poux, on le sera également à celui de toutes les plantes de la même famille, en l’occurrence les astéracées : la famille du tournesol, du pissenlit, de l’aster et de la verge d’or. Ces plantes sont aussi généralement pollinisées par les insectes. En effet, il est possible qu’une personne allergique au pollen de l’herbe à poux puisse l’être à celui des plantes de la même famille. Toutefois, il faudrait que cette personne renifle directement le pollen de ces dernières pour en subir les effets, celui-ci étant normalement trop lourd pour flotter dans les airs jusqu’à ses narines. Par exemple, la verge d’or (Solidago spp.) est bien trop souvent accusée pour causer le rhume des foins quand la vraie coupable est l’herbe à poux. Les deux plantes fleurissent au même moment de l’année (soit du début du mois d’aout jusqu’à la mi-octobre), mais les fleurs de la verge d’or sont nettement plus voyantes et donc bien plus faciles à blâmer.
La verge d’or (Solidago spp.) est bien trop souvent accusée pour causer le rhume des foins quand la vraie coupable est l’herbe à poux
Conclusion : de façon générale, on peut s’adonner à la culture des fleurs même si l’on souffre d’allergies saisonnières. Nous suggérons d’opter pour des espèces favorisant la biodiversité, par exemple les plantes indigènes. Plusieurs espèces indigènes offrent une floraison spectaculaire, prolongée et haute en couleur, tout en attirant une multitude d’insectes pollinisateurs comme les abeilles et les papillons. Pour en citer quelques exemples, notons les verges d’or, les asters, les asclépiades, les rudbeckies et les eupatoires.
Sources :
www.villeenvert.ca
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